En pratique – Toxoplasmose cérébrale : peut-on se débarrasser de ce parasite ?


L’Inserm nous rappelle qu’une personne sur trois (voire une sur deux dans certains pays) est exposée au parasite de la toxoplasmose (Toxoplasma gondii) au cours de sa vie, les conséquences de cette infection étant variables d’une personne à l’autre. Ce parasite se transmet par contact direct avec les excréments d’un félin porteur de T. gondii, ou en consommant des aliments contaminés (viande mal cuite, fruits et légumes crus). Généralement sans gravité chez les personnes en bonne santé, le parasite n’est toutefois pas éliminé de l’organisme et persiste durablement sous une forme dite latente, dans les muscles, la rétine et le cerveau. 

En revanche, cette infection peut être grave pour le foetus si elle survient chez une femme enceinte (mort in utero, déficit visuel, séquelles neurologiques…) et elle peut aussi avoir de graves conséquences chez les personnes immunodéprimées, notamment une atteinte cérébrale à l’origine de symptômes spécifiques comme une fièvre supérieure à 38 °C, des céphalées importantes et persistantes, des crises d’épilepsie, des difficultés à réaliser certains gestes, voire une paralysie de certaines parties du corps. 

L’infection cérébrale chronique

En cas d’infection cérébrale chronique, chez les personnes immunodéprimées, le parasite peut se réactiver dans le cerveau et causer une inflammation cérébrale potentiellement mortelle, appelée neurotoxoplasmose. 

De plus, un nombre croissant de données suggèrent que cette infection cérébrale chronique est associée à des changements comportementaux, voire à une accélération de phénomènes neurodégénératifs. 

Où en est la recherche ?

À ce jour, il n’existe pas de traitement pour éliminer la forme persistante et supprimer définitivement le parasite. Des recherches sont en cours pour tenter de mieux comprendre les mécanismes immunitaires qui permettent le contrôle du parasite, notamment dans le cerveau, afin d’identifier des stratégies thérapeutiques potentielles pour stimuler l’immunité naturelle vis-à-vis du parasite et ainsi mieux le contenir, voire l’éliminer. 

Une équipe de chercheurs français vient de publier les résultats d’une étude sur un modèle animal ayant permis de montrer qu’une catégorie de cellules immunitaires, les lymphocytes T « résidents » CD8+, joue un rôle clé pour détecter et neutraliser le parasite de la toxoplasmose dans le cerveau. Ces lymphocytes T résidents ont la particularité de ne pas patrouiller dans l’organisme mais de rester stationnaires dans les tissus, notamment dans le cerveau. Les chercheurs ont aussi montré que les lymphocytes T CD8+ résidents se forment grâce à des signaux envoyés par les lymphocytes T CD4+. Ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles pistes de traitements qui pourraient améliorer la capacité des lymphocytes résidents à lutter contre l’infection cérébrale.

Source : www.univadis.fe

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